Marchés laitiers « La France a besoin d’exporter »
Pour les deux acteurs majeurs de la collecte laitière en France, Lactalis et Sodiaal, les débouchés à l’international semblent tenir une place prépondérante.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Le marché intérieur français n’est pas celui qui va nous porter demain, lance Michel Nalet, porte-parole de Lactalis, lors d’une table-ronde organisée lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), le 15 mars 2018 à Vannes (Morbihan). Si on veut stabiliser nos volumes de lait produits en France, il faut se tourner vers l’international. Nous sommes un pays d’exportation, et on doit le rester. Quand les marchés à l’exportation vont bien, c’est aussi de la valeur qui est créée. »
« Nos voisins européens, eux, avancent sur le sujet »
Le directeur des relations extérieures du groupe Lactalis se montre critique sur les États-généraux de l’alimentation (EGA), qu’il juge « autocentrés. Le marché intérieur représente certes 40 % des volumes, mais on a laissé de côté le reste. Rien n’a été évoqué sur l’exportation. Or, nos voisins européens, eux, avancent sur le sujet. »
Un discours que Michel Lacoste, vice-président de la FNPL, conteste : « Il y a un décalage entre les paroles et les actes du groupe Lactalis, puisqu’il ne redistribue pas les volumes des producteurs qui cessent leur activité. » Et Michel Nalet de répondre. « On ne peut pas collecter plus que ce qu’on peut transformer. À Bruxelles, il y a des gens qui ne sont pas tout à fait dans le même état de responsabilité que nous par rapport à la collecte. »
« Monter en gamme sur des volumes importants »
Pour Damien Lacombe, président de Sodiaal, « il faut être capable de monter en gamme sur des volumes beaucoup plus importants que des niches, qui ne profitent qu’à quelques producteurs dans leur coin ». Il en appelle à une « prise de conscience collective », estimant que « le sujet est plus important que l’entrée dans l’interprofession des distributeurs ».
Sur le sujet des volumes de production, le président de Sodiaal considère qu’« on ne peut pas être dans une filière qui fera sa réussite sur l’attrition des volumes. Il y a des contrats pour les gérer. Mais à l’exportation, on doit sortir de nos produits basiques pour aller chercher de la valeur auprès d’une classe moyenne qui se développe dans les pays émergents ».
V. Guyot
Pour accéder à l'ensembles nos offres :